L’incontinence urinaire est une pathologie touchant environ 200 millions d’individus au sein de la population mondiale, mais seule la moitié ose en parler à un professionnel de la santé. Elle peut toucher aussi bien les hommes que les femmes, mais on note quand même une prévalence chez la femme 2 à 4 fois plus importante que chez l’homme, compte tenu des différents événements de vie (grossesse, accouchement, ménopause, laxité des tissus…).

L’incontinence urinaire est définie par toute fuite involontaire d’urine, mais elle peut être de différents types :

  • L’incontinence urinaire d’effort est une fuite involontaire d’urine non précédée du besoin d’uriner, à l’occasion d’une augmentation de la pression intra-abdominale (toux, éternuement, rire, effort physique…). Elle touche surtout les femmes, et est souvent due à une faiblesse des muscles et des tissus conjonctifs du plancher pelvien et des moyens de suspension des organes (vessie, utérus, vagin).
  • L’incontinence urinaire d’urgence est une fuite involontaire d’urine précédée d’un besoin urgent non inhibable suite à une contraction anarchique du muscle de la vessie (le détrusor).
  • L’incontinence urinaire mixte, quant à elle, combine les deux types de symptômes précédents.
  • L’incontinence urinaire par regorgement est une perte involontaire d’urine associée à une distension vésicale ou rétention vésicale chronique. Elle peut être due à un détrusor peu ou pas contractile, fibrosé ou à un obstacle mécanique (tumeur, prostate hypertrophiée, fécalome) au niveau de l’urètre laissant une vessie pleine en permanence, se vidant au goutte à goutte. Elle touche surtout les hommes âgés.

Souvent, les personnes concernées n’osent pas consulter un professionnel de la santé pour différentes raisons :

  • Gêne, tabou ;
  • Banalisation (de la part du thérapeute et du patient) ;
  • Considérée comme un processus normal de la vieillesse ;
  • Efficacité des protections ;
  • Mauvaise information à propos des traitements ;
  • Peur de la chirurgie.

Une incontinence urinaire peut avoir des conséquences plus ou moins graves telles que des problèmes cutanés, des infections, mais on note aussi des conséquences sur la vie sociale telles que la dépression, la diminution des sorties, la honte et donc un retentissement important sur la qualité de vie.

Divers facteurs peuvent être incriminés et causer ou aggraver une incontinence urinaire (l’hygiène de vie, les infections urinaires à répétition, certains médicaments, surtout dans les cas de polymédication, l’âge, le nombre de grossesses, les chirurgies pelviennes au niveau de la prostate, de l’utérus ou du vagin, le prolapsus).

Chez les sportifs de haut niveau, on note également la présence de fuites urinaires causées par une pression intra-abdominale trop importante sur le périnée et par un asynchronisme des muscles du plancher pelvien et des abdominaux. Les sportifs les plus touchés sont ceux pratiquant des sports avec impact (trampoline, course à pied, gym, fitness…).

Le but de l’ostéopathe face à un patient se plaignant d’incontinence urinaire sera d’abord d’évaluer la gravité des symptômes (fréquence, quantité, causes possibles) par une anamnèse (entretien en début de consultation) approfondie. Il aura ensuite la possibilité de proposer un traitement ou non, selon le type de pathologie révélée et des contre-indications qui y seront liées. Il pourra donc :

  • Soit proposer directement un traitement manuel d’abord par voie externe en traitant le complexe lombo-pelvi-fémoral, les viscères (vessie, utérus, vagin, côlon…) et la partie superficielle du périnée. Puis, si cela est nécessaire, l’ostéopathe pourra aborder la voie interne en s’intéressant plus précisément aux ligaments pubo-vésicaux et aux muscles pubo-rectal, pubo-coccygien, ilio-coccygien, transverses profond et superficiel, ischio-caverneux et bulbo-spongieux. Son rôle est également de donner des conseils hygiénico-diététiques et des exercices afin limiter les pertes urinaires.
  • Soit orienter le patient chez un urologue ou un gynécologue afin de faire un bilan complet, ou obtenir une prescription de physiothérapie pour de la rééducation du plancher pelvien, mais aussi afin d’obtenir un traitement conservateur (pessaire, cube, tampon).

En cas d’échec des traitements précédents, la chirurgie peut être envisagée.

Il est possible de prévenir les incontinences urinaires de plusieurs manières : dans un premier temps, il est nécessaire de faire une rééducation du plancher pelvien après un accouchement, qu’il ait été compliqué ou non; il faut également penser à contracter le périnée lors d’efforts physiques importants. Quelques exercices simples comme se retenir d’aller aux toilettes le plus longtemps possible, ou contracter régulièrement son périnée dans la journée, permettent de maintenir un plancher pelvien tonique et efficient.

Donc afin de prévenir ces petits désagréments, voici quelques conseils hygiénico-diététiques qui vous aideront à diminuer la fréquence et l’intensité des fuites :

  • L’arrêt du tabac, qui a tendance à altérer la qualité des fibres musculaires.
  • La gestion des apports liquidiens : la caféine, les boissons gazeuses et l’alcool vont avoir tendance à exciter le muscle de la vessie et entraîner des contractions anarchiques. Il est recommandé de boire un grand verre d’eau toutes les deux ou trois heures plutôt que des petites gorgées toutes les trente minutes.
  • Surveiller son poids, car dans les cas d’obésité, la pression intra-abdominale est augmentée et comprime la vessie.
  • Traiter la constipation s’il y en a une, car la poussée forcée est délétère pour le plancher pelvien et a tendance à l’affaiblir.

À la Policlinique Ostéopathique de Lausanne, nous avons des ostéopathes spécialisés dans la prise en charge de la sphère pelvienne aussi bien chez la femme que chez l’homme. Nos ostéopathes sauront vous orienter, vous conseiller et vous proposer, dans toute la mesure du possible, un traitement adapté afin de vous accompagner et d’améliorer votre qualité de vie.

 

Audrey Bachir-Bey
Ostéopathe